1 Juillet 2017
"Les retraites dorées sont une offense aussi grave au travail que des retraites trop basses parce qu’elles permettent que les inégalités du temps du travail deviennent pérennes », regrette-t-il.
« Une société qui contraint les personnes âgées à travailler trop longtemps et qui oblige une entière génération de jeunes à ne pas travailler alors qu’ils devraient le faire pour eux et pour tout le monde, est stupide et myope » affirme le Pape. C’est pourquoi il exhorte ses interlocuteurs à nouer un « nouveau pacte social humain » pour le travail, qui réduise les heures de travail à qui approche de la retraite afin de créer du travail pour les jeunes."
Le Pape rappelle surtout que les syndicats doivent protéger non seulement qui a un travail, mais aussi et surtout qui n’en a pas, « les exclus du travail qui sont aussi exclus des droits et de la démocratie ». Car le capitalisme d’aujourd’hui « a oublié la nature sociale de l’économie, de l’entreprise », regrette le Pape qui, au terme d’économie de marché, préfère celui d’économie sociale de marché. Si la société ne comprend plus le syndicat c’est peut-être « parce qu’elle ne le voit pas assez lutter » « dans les périphéries existentielles, parmi les exclus du travail ». Et de prendre en exemple les 40 % de jeunes de moins de 25 ans qui sont au chômage en Italie.
Autres extraits (© Traduction de Zenit, Constance) :
"Le syndicat naît et renaît toutes les fois où, comme les prophètes bibliques, il prête sa voix à ceux qui n’en ont pas, il dénonce le pauvre « vendu pour une paire de sandales » (cf. Amos 2,6), il démasque les puissants qui piétinent les droits des travailleurs les plus fragiles, il défend la cause de l’étranger, des derniers, des « rejetés ». "
"Le syndicat ne remplit pas sa fonction essentielle d’innovation sociale s’il veille seulement sur ceux qui sont à l’intérieur, s’il ne protège que les droits de ceux qui travaillent déjà ou qui sont à la retraite. Cela doit être fait, mais c’est la moitié de votre travail. Votre vocation est aussi de protéger ceux qui n’ont pas encore de droits, les exclus du travail qui sont aussi exclus des droits et de la démocratie. Le capitalisme de notre temps ne comprend pas la valeur du syndicat parce qu’il a oublié la nature sociale de l’économie, de l’entreprise. "
"Il n’y a pas de bonne société sans un bon syndicat et il n’y a pas de bon syndicat qui ne naisse chaque jour dans les périphéries, qui ne transforme les pierres écartées de l’économie en pierres angulaires. Syndicat est un beau mot qui provient du grec ‘dike’, c’est-à-dire justice, et ‘syn’, ensemble : ‘syn-dike’, justice ensemble. Il n’y a pas de justice ensemble si l’on n’est pas ensemble avec les exclus d’aujourd’hui".
Le Pape exhorte les syndicats à s'engager dans les périphéries
Le Pape François a reçu ce mercredi les délégués du syndicat italien CISL, la Confédération italienne des syndicats de travailleurs. Il est revenu ...