13 Février 2018
Extraits de cette tribune :
"...C'est pourquoi les pouvoirs publics doivent créer les conditions d'engagement de la jeunesse et plus généralement des habitants des quartiers populaires en contribuant à redonner de la vigueur à un tissu associatif trop souvent anémié ou vassalisé. ..."
"3. La nécessité pour les jeunes des quartiers populaires de s'engager
Face à l'injustice, la tentation est grande d'entrer dans une logique de confrontation violente, de se retirer du terrain des revendications ou d'adopter des logiques de repli identitaire. Parce qu'elles sont des impasses, nous récusons chacune de ces voies que nombre de mauvais génies demandent à la jeunesse d'emprunter.
Loin des logiques de violences de représailles, nous affirmons que seule la non-violence est moralement et stratégiquement apte à nous faire sortir d'une situation de confrontation stérile et destructrice.
Loin des logiques d'abattement face à l'adversité, nous affirmons que cet abattement, tout comme l'injustice vécue et la colère ressentie, ne doivent pas nous mener à nous placer hors d'une citoyenneté active. Au contraire, ces faits et ces sentiments doivent être autant d'énergies qui mènent, à travers les associations ou par des actions quotidiennes, à un engagement positif pour nos quartiers et pour une République où doivent partout régner la liberté, l'égalité et la fraternité.
Loin des logiques d'enfermement territorial ou identitaire, nous affirmons que ces pièges mortifères sont à éviter. La fraternité est une valeur qu'il faut faire vivre et l'émancipation constitue une perspective à laquelle la jeunesse a le droit. La ghettoïsation de trop de nos quartiers ne doit pas s'ériger en frontière mentale nous séparant de l'Autre.
Alors, au-delà des revendications spécifiques à l'activité des forces de l'ordre, demandons que les budgets alloués aux associations augmentent. Des associations qui favorisent l'insertion professionnelle, la formation, l'éducation à la citoyenneté, la lutte contre les inégalités... Demandons que les commissions d'attribution de ces financements soient nationales, afin d'éviter le clientélisme, qui rime trop souvent avec de l'enfermement, au lieu de donner des perspectives et d'ouvrir nos quartiers et nos jeunes sur le reste de la société et les opportunités qu'elle offre."
Extraits du Bondy-Blog :
"Bondy Blog : Ton terrain de jeu, c’est la banlieue. Quels messages souhaites-tu transmettre à travers toutes tes œuvres ?
Ladj Ly : Déjà, c’est de sortir de tous les clichés. On parle souvent de la banlieue mais finalement les gens de l’extérieur ne connaissent pas la banlieue. (…) Mon travail consiste à montrer qu’il n’y a pas que des choses négatives. Dans la banlieue, il y a de la vie, de la jeunesse, il y a une énergie qui est incroyable, il y a des talents, il y a des gens qui réussissent dans les études, des gens qui réussissent dans tous les secteurs. J’essaye de faire des films pour montrer autre chose que ce que les médias ont l’habitude de nous faire voir aujourd’hui."
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