29 Mars 2018
Pâques, fête de la fraternité retrouvée.
Ces propos m’ont été inspiré par une histoire juive rapportée par un rabbin médiéval, reprise par Daniel Marguerat dans son livre « Dieu et l’argent, une parole à oser »
« Un homme dont la richesse avait endurci le cœur est venu trouver un rabbin, dans l’espoir de retrouver la joie.
Le rabbin lui dit :
Il répondit :
Histoire toujours et, peut-être, plus que jamais d’actualité, dans notre société où la réussite individuelle, où la domination de l’argent tend à s’imposer comme norme de toute relation sociale.
La convoitise tue la fraternité.
En son temps, les actes et les paroles de Jésus ont progressivement cristallisé l’opposition des chefs religieux et politiques. Cela fournit à Judas l’occasion de le trahir pour quelques pièces d’argent.
Son arrestation va plonger ses disciples dans le plus profond désarroi, ils se barricadent ; Pierre, sur lequel il faisait le projet de construire son Église, ira même jusqu’à le renier.
Que reste-t-il de leur espérance à la vue de celui qu’ils avaient suivi et admiré, à la vue de ce condamné à mort qui agonise et rend son dernier soupir sur la croix, entre deux bandits ?
Parce qu’il a été jusqu’au bout de son engagement, en ce matin de Pâques, Jésus renait à la vie rendant possible une nouvelle espérance.
Dans sa première lettre aux Corinthiens, Paul dira : « Nous annonçons un messie crucifié, scandale pour les juifs, folie pour les païens. » (1 Co 1, 23)
Scandale : ceux qui, en Jésus, voyaient le libérateur de son peuple, tant attendu, le voici arrêté, condamné et mourant sur la croix. Que reste-t-il de leur attente de la libération d’Israël ?
Folie : folie de l’amour, du don total de sa personne, de sa vie pour qu’un monde nouveau devienne, enfin, possible. Monde nouveau que nous, chrétiens, appelons le royaume de Dieu.
Monde de paix, de justice, de fraternité…
Monde libéré de toute oppression, de toute exploitation qui asservit les hommes à l’argent.
Pour nous, croyants en Jésus Christ, le lieu d’où émerge une foi libératrice, c’est le cri de ceux qui souffrent.
Le cri des pauvres nous fait « sortir » comme nous le suggère François, pour aller aux périphéries existentielles de notre humanité.
Sachons, nous ouvrir à la découverte de ce Dieu Libérateur.
Osons, cette sortie de nos murs, du repli sur nos sécurités, nos certitudes.
Osons, nous ouvrir à l’Amour,
Osons, mettre notre vie au service d’un engagement pour construire une fraternité retrouvée.
Louis Dussert
Pâques 2018
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