27 Mai 2020
Notre département est classé en zone verte sur la carte des risques liés au COVID 19. Cela ne
signifie pas que tout danger est écarté. La menace plane toujours. Elle suscite inquiétudes parmi les
parents d’élèves, parmi les travailleurs qui vont devoir reprendre le travail sans qu’une protection
efficace de leur santé soit assurée.
À l’école, dans les entreprises, services et dans les transports la santé et la sécurité des personnes
sera-t-elle réellement assurée ? Nombre de voix s’élèvent pour dire que les moyens mis en oeuvre
seront insuffisants pour enrayer et stopper le développement de la pandémie de COVID 19.
Depuis plusieurs semaines, nous vivons un confinement qui révèle une véritable fracture sociale
avec des conséquences difficiles pour le quotidien des milieux populaires.
Dans une telle situation, membres de la Mission ouvrière, nous sommes témoins de gestes de
solidarité et de l’expression du désir d’une vie plus sobre, plus juste, plus humaine.
Aujourd’hui celles et ceux qui sont en première ligne sont essentiellement des travailleuses et des
travailleurs des services de santé, notamment, dans les hôpitaux ; des travailleuses et travailleurs à
faible rémunération, des salariés en situation de précarité, souvent des femmes, à temps partiel,
travaillant dans les services à la personne, le commerce local, la propreté…
Cette pandémie nous confirme qu’il est temps d’arrêter la course folle de la finance mondialisée,
stopper la recherche du profit pour quelques-uns.
Il faut sortir de cette « culture du déchet » que dénonce le pape François, dans son exhortation « la
joie de l’Evangile » : « On considère l’être humain en lui-même comme un bien de consommation
qu’on peut utiliser et ensuite jeter […] Les exclus ne sont pas des exploités, mais des déchets, des
restes. » (n°53)
Oui, il est préférable d’ouvrir des lits d’hôpitaux, de mieux rémunérer le monde du travail et de
combattre les inégalités que de verser des dividendes.
Oui, il faut mettre en place un autre modèle économique basé sur le respect de l'environnement, de
la biodiversité, d'une écologie intégrale indispensable à la vie de l'humanité
Oui, il est préférable de donner les moyens nécessaires pour l’école, la santé, la culture que de
dépenser 100 milliards d’euros en 5 ans pour les armes nucléaires et le commerce des armes en
général, dépenses dangereuses, nuisibles et, qui plus est, s’avèrent totalement inutilisables puisque
destructrices de toute vie.
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Chrétiens en monde ouvrier et populaire, notre foi nous tourne vers un Dieu qui aime la création et
nous invite à donner la priorité à l’homme et à la nature. Il nous demande aussi d’être plus solidaire,
plus attentif aux plus fragiles, ici et dans le monde.
Nous croyons et affirmons que la vie est plus forte que la mort.
Face aux forces destructrices de l’homme, nous croyons à la contagion de l’Espérance. Espérance
qui nous stimule à nous engager dans les associations, les syndicats, les partis politiques, les
collectifs divers qui oeuvrent pour la justice, le partage des richesses, pour la paix, pour un autre
monde.
21 mai 2020