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Mission Ouvrière Nationale

L'Eglise en monde ouvrier et dans les milieux populaires

[Foi d'un peuple] crise sanitaire et sociale, prendre soin et résister

Trouver sa place

Nous n’avons pas encore bien quitté le « monde d’avant ».

Nous n’avons pas encore beaucoup vu le « monde d’après ».

Il est toujours là, le coronavirus appelé COVID.

Nous sommes bien dans le « monde avec », ce virus, qui nous échappe et nous rattrape, ne cesse de déjouer nos plans et de doucher nos espoirs.

Comment vivre tout cela en Église et en Mission ouvrière ?

Dans nos organisations et nos rencontres sans doute, mais aussi et d’abord dans nos vies de croyants qui partagent la vie de tous les autres humains. C’est là que nous sommes d’abord attendus et questionnés.

Nous avons besoin de partager comme l’exprime le Concile Vatican II « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent » (Constitution « L’Église dans le monde de ce temps » §1).

Nous ne pouvons « déserter » notre place dans le monde, selon la belle expression de la Lettre à Diognète (2e siècle après Jésus-Christ), alors même que notre foi nous invite à ne pas nous identifier au monde mais à y vivre le mystère de l’amour de Dieu.

Un enjeu spirituel

Comment faire pour que tout ce qui s’est passé, se passe et se passera à travers cette pandémie fasse vivre notre mission en Église ? Nous comprenons que l’enjeu est loin d’être seulement organisationnel, comme s’il s’agissait seulement de regrouper nos forces, de prévoir toutes les éventualités et de préserver ce que nous pouvions croire solidement acquis.

L’enjeu est spirituel, puisque c’est bien l’Esprit Saint présent dans l’univers et le cœur des hommes qui fait vivre l’Église et non la peur d’un virus ou l’assurance de pouvoir le vaincre bientôt par l’effort des soignants et des scientifiques.

Trouver sa place

Dans cette conversion spirituelle, nous avons une place et nous devons, au milieu de l’épreuve, non pas la retrouver comme avant mais la trouver pour le temps d’aujourd’hui. Car, paradoxalement, nous avons été déplacés par le seul fait d’un confinement qui nous a interdit de circuler, de nous approcher, de nous toucher… Nous avons découvert combien ces mouvements et ces gestes faisaient partie de notre identité et nous cherchons aujourd’hui à ne pas les oublier.

Nous avons découvert que le souci des autres demandait un regard nouveau en particulier sur les hommes et les femmes qui vivaient à côté de nous ou loin de nous, mais comme des « invisibles ». Les effets du confinement et de sa sortie nous ont ouvert les yeux…et les oreilles.

La théologienne Marie-Laure Durand, que nous avons invitée pour la session nationale des Délégués diocésains en avril 2021, le souligne : « Aujourd’hui nous devons refaire communauté, groupe, famille élargie, équipe. Il faut réinventer le groupe et notre place dans le groupe. »

Trouver sa place, c’est répondre à un appel profond qui accomplit ce que nous sommes devenus et ce que les autres sont devenus en même temps. Si nous avons changé, n’oublions pas que les autres ont pu changer eux aussi.

Acceptons que l’Esprit nous fasse vivre dans notre mission une nouvelle conscience de nos responsabilités et des appels inattendus.

Xavier Durand, délégué national

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Présentation du numéro 189 de La Foi d'un Peuple

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