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Mission Ouvrière Nationale

L'Eglise en monde ouvrier et dans les milieux populaires

Foi d'un peuple : le numéro 191 disponible !

Le temps des cerises

 

La célèbre chanson écrite en 1866 par Jean-Baptiste Clément et mise en musique par Antoine Renard, dédiée en 1882 à Louise, une jeune ambulancière victime de la Semaine Sanglante de la Commune de Paris en mai 1871, pourrait nous aider à évoquer le temps que nous vivons.

Elle nous fait osciller entre la joie et la peine, la douleur et la douceur.
Elle rappelle « une plaie ouverte » et elle annonce « du soleil au cœur ».
La Commune était à la fois la réalité d’un peuple insurgé et le rêve d’une société émancipée.

Gardons-nous au cœur, comme nous y a invité Jean-Baptiste Metz (1928-2019), le « souvenir dangereux »1 des souffrances vécues qui ébranlent tant de nos discours bien assurés et nous font oser « suivre Jésus » dans sa radicale liberté ?

Au moment où nous en sommes de cette pandémie et de la crise sociale et économique qu’elle engendre, nous ne pouvons cesser de regarder ce qu’elle est venue nous révéler du monde où nous vivons, où nous luttons, où nous espérons…

Nous voyons tous les dégâts que la crise peut provoquer en affaiblissant le lien social, en accroissant les inégalités, en mettant en péril des activités utiles et nécessaires à notre humanité.
Nous découvrons en même temps tout ce qu’elle pourrait faire naître au cœur de ceux et celles qui ont choisi d’y faire grandir de nouveaux choix de vie, de nouvelles formes de présence et de solidarité.

Dans la Mission ouvrière, beaucoup de constats ont déjà été faits, beaucoup d’analyses sont encore à confronter pour permettre au monde ouvrier et aux milieux populaires de ne pas subir cette crise mais d’en sortir par le chemin de la vérité et de la liberté.

En racontant ce que nous avons vécu, en osant dire ce que nous voulons vivre maintenant et qui ne sera plus tout à fait comme avant, nous nous appuyons sur une force nouvelle, reçue à chaque Pentecôte.
C’est « l’Esprit de vérité » que promet le Christ à ses disciples, celui qui dira ce qu’il aura entendu et fera connaître ce qui va venir (Jn 16, 13)

Pour éclairer le temps présent et discerner le temps à venir, la Mission ouvrière doit rester à l’écoute du monde et à l’affût de ce qui peut advenir de nouveau dans ce monde.

Elle ne peut pas rester comme le petit groupe des amis de Jésus après la résurrection, isolés dans la « chambre haute » et trouvant sans doute l’avenir trop incertain pour avoir envie de bouger. Ces disciples du Christ auraient pu ne jamais rencontrer les hommes venus de « toutes les nations qui sont sous le ciel » si l’Esprit Saint n’avait pas bousculé leurs craintes et encouragé leur « sortie ».

En terminant bientôt le mandat qui m’avait été confié en 2015 par le Conseil permanent de la Conférence des Évêques de France, je sais que j’ai été témoin de cette action de l’Esprit dans la vie de la Mission ouvrière et que j’ai pu la découvrir par les rencontres ou les visites en région. Je crois que l’Esprit de vérité ne pourra manquer à ceux qui continuent ou qui commencent le beau chemin que leur ont tracé plus de soixante années de mission en Église.


Xavier DURAND, 25 mai 2021

 

1. Jean-Baptiste Metz, La foi dans l’histoire et dans la société, Cerf, 1979.

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