JOC : La Perm'saison de l'île de Ré au travail

Portée par la JOC depuis 2003, la Perm'saison de l'île de Ré travaille depuis une dizaine d'années sur la question du logement des saisonniers. Cette année, les jocistes ont rencontré le président de la communauté de communes et un projet de maison des saisonniers pourrait voir le jour. Le journal de l'île leur a consacré un article.

Témoignage de Jean-Luc Chateigner, accompagnateur de la Perm'saison :

"La semaine dernière, ils étaient 4 jocistes et ont dû rencontrer une centaine de saisonniers ; cette semaine ils sont 3 et ils continuent l'action. En 2014 et le 12 juillet dernier, ils ont rencontré Lionel Quillet, le président de la communauté de communes. Grâce à l'action de la JOC et avec l'appui de la loi ELAN, Lionel Quillet a fait une enquête (complémentaire de celle des jocistes) qui confirme la problématique. Il a invité la JOC a participé à ces assises organisées par lui (ce qui veut dire qu'il reconnait la JOC comme porte-parole des saisonniers et pour moi, c'est extraordinaire). Cette action a commencé il y a 17 ans et je n'oublie pas les jocistes et les accompagnateurs qui ont travaillé sur cette action.

Il est probable que la revendication de la JOC de mettre en place une maison des saisonniers sur tous les lieux de tourisme en France, va vraisemblablement voir le jour à l'île de Ré et que le problème des logements des saisonniers va peut-être se résoudre. La JOC n'y est pas pour rien. Jocistes et accompagnateurs, soyez fiers de ce qui se passe : cette action est comme une course de relais et chacun y a contribué à sa façon.

Avec mon regard de croyant, j'affirme haut et fort que la JOC a fait avancer le royaume de Dieu, dans la vie très concrète des saisonniers. Les jocistes ont témoigné de l'amour de Dieu pour les saisonniers très nombreux qu'ils ont rencontré en faisant de l'aller vers. Ils ont également fait avancer le combat syndical du mouvement ouvrier pour que les salariés, de plus en plus exploités et de plus en plus précaires, soient mieux respectés et ainsi ils font avancer le respect de la dignité de chaque travailleur. « Un jeune travailleur vaut plus que tout l'or du monde », dit le slogan de la JOC, et elle ajoute : « car il est fils de Dieu » ! Alors, pour nous croyants, non seulement ils ont droit à une dignité d'homme mais ils ont droit en plus à une dignité de Fils de Dieu car, pour moi, croyants ou non en Dieu, ils sont enfants de Dieu par le mystère de la création. Ce slogan, ils l'affichent tous les ans à la soirée crêpes. De plus, un slogan d'Église disait, il y a quelques années : « baptisés semeurs d'Evangile ». Et comme j'ai vu des saisonniers distribuer des flyers et des enquêtes de la JOC à leurs collègues saisonniers, je vais plus loin que le slogan et je dis : « baptisés et non baptisés, semeurs d'Evangile ».

Ma question est : quel autre collectif d'Église est capable de faire ça ? Mon autre question est : quels sont les moyens qui sont donnés dans l'Église à ceux qui font ce que dit notre pape François : « aller aux périphéries de l'Église » ? Beaucoup de chrétiens en parlent ; les jocistes n'en parlent pas beaucoup mais ils le font.

Dans une vie pas toujours facile, cette action de la JOC à l'île de Ré m'apporte beaucoup de joie et même de jouissance, en tant qu'homme, en tant que militant ouvrier et en tant que croyant. Et je remercie Dieu et son Esprit Saint qui agissent chez les plus pauvres et non d'abord chez les riches et les gens de pouvoir. Et je fais le rêve que l'Église va donner de plus en plus de moyens à la JOC pour soutenir tout ce qu'elle fait."