17 Février 2015
Nous mesurons que pour donner un avenir à une vie d’Église avec les jeunes des quartiers populaires, nous ne pouvons plus y aller en ordre dispersé. Des initiatives novatrices doivent pouvoir être réfléchies et portées ensemble. À partir de son expérience pastorale dans les quartiers de Roubaix et sa proximité avec des chrétiens et différents groupes engagés dans ces réalités urbaines du diocèse de Lille, Mgr Jean-Luc BRUNIN, évêque auxiliaire, propose quelques réflexions. Elles voudraient baliser le terrain, fournir des points de repère, risquer quelques perspectives mais surtout, contribuer à dynamiser le débat et la recherche pour servir une vie d’Église parmi les jeunes des quartiers populaires.
Un extrait de la conclusion :
"On constate aujourd’hui des essoufflements, des découragements ou des carences. Les acteurs ecclésiaux vieillissent. Si nous voulons servir une vie d’Église parmi les jeunes des quartiers populaires, nous aurions intérêt à regarder ensemble les réalités vécues par eux. Nous ne pouvons plus nous permettre d’y aller en ordre dispersé. La fécondité d’une action missionnaire spécifique dans ces quartiers, sera liée à notre aptitude à nous rencontrer, croiser nos regards et nos initiatives pastorales. Un tel service d’Église réclame la durée, la patience et une spiritualité incarnée et forte, réactivée sans cesse aux sources vives de la foi."
Autres extraits :
"La situation des jeunes des quartiers populaires est en double teinte. Il existe des difficultés réelles mais aussi d’indéniables potentialités et des énergies positives qui ne demandent qu’à s’investir. Face aux situations difficiles pour les jeunes, il nous faut éviter le double piège de l’enfermement dans un discours de victimisation qui déresponsabilise, comme celui d’une condamnation sans appel qui marginalise. Dans les deux cas, les jeunes ne sont pas respectés.
Il importe surtout de savoir si et comment la situation peut évoluer. C’est à l’aune de ces situations rapidement évoquées que nous pouvons évaluer la pertinence psychologique, sociale et ecclésiale des propositions pastorales."
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"Les jeunes confrontés à des situations difficiles de précarité ou de manque de considération, apprécient les lieux où ils se sentent accueillis et écoutés. Prendre la parole dans un espace de convivialité, permet d’exister avec et pour les autres. On ne s’engagera plus dans un groupe comme on accomplit un devoir, mais parce qu’on y trouve goût. Par ailleurs, nous savons que la prise de parole est un acte humanisant. Même si c’est difficile et s’il faut se faire violence à soi-même, cet acte de parole fait vivre une dimension nouvelle."
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"Nous découvrons une dimension essentielle du dialogue qui est à construire avec les jeunes : oser mettre à jour l’image qu’ils ont d’eux-mêmes, celle que leur renvoient les membres de leur famille ou de leur entourage, pour découvrir un avenir possible et naître à l’estime de soi, réaliste et prospective. En ouvrant des lieux accueillants, où la parole devient possible, l’Église peut favoriser l’estime de soi. Nous savons que suivre Jésus est une école de réalisme. L’estime
de soi est un seuil essentiel à franchir pour atteindre l’estime de l’autre."
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